DERNIER AVERTISSEMENT

Il était averti des risques de ses turpitudes. Mais il a persisté et signé pour aller jusqu’au bout. Et bien il y est mais avec des larmes aux yeux.         

Il y a en effet trois semaines que notre compatriote, le sieur Lamboussa séjourne gratuitement dans les locaux de la prison civile de Sokodé, sa ville natale. Lamboussa, ce jeune togolais de 32ans, menuisier aluminium de son état et célibataire sans enfant jamais condamné venait ainsi de marquer ses premiers pas vers la prison.

Il lui est reproché d’avoir détourné la bagatelle somme d’un million de francs CFA à lui remise par la dame Rackya, revendeuse d’ignames dans la même ville. Elle lui aurait remis cet argent courant le mois d’octobre 2019 pour lui fabriquer les meubles de son salon. Il aurait tenté de justifier qu’il n’a pas détourné cet argent. Qu’il ne l’a non plus dissimulé quelque part. Mais qu’en fait, il s’est fait voler suite à une négligence, mieux à une idiotie de sa part. Mais le juge ne l’a pas cru.

Selon les indiscrétions, l’homme n’ayant jamais détenu, voire géré un quelconque montant, il a cru en profiter pour se faire une petite campagne de séduction. Aussi n’hésitait-il pas à sortir le paquet de sa poche à chaque fois que l’opportunité s’offrait à lui pour montrer à quel point son métier génère beaucoup de richesses. Même celui qui lui a commandé l’équipement pour la production des meubles, objet de son contrat avec Rackya l’aurait aussi prévenu du danger qu’il courait en refusant de payer la commande.

D’autres personnes l’auraient également approche à cet effet mais il avait fait fi de tout et était resté téméraire. C’est seulement ce matin-là quand il s’est réveillé et n’a trouvé que trois sales cauris remplaçant  le million soigneusement caché sous son oreiller, qu’il a compris qu’il y avait plus fort que lui. Bien que le voleur, ait manifesté sa bonne foi en proposant de retourner l’argent sans être dénoncé au juge, le souci de Lamboussa n’est pas totalement résolu.

Il lui faudra encore trouver une bagatelle somme de 150 000 f pour régler les frais connexes et bénéficier de la liberté. S’il est permis de défier méfions-nous des défis à risque. A bon entendeur, salut !

B. TALOM