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Assote - 25/06/2021 - 0 Commentaire(s)

Côte d’Ivoire : Gbagbo suspend la joie des Ivoiriens avec un triple divorce d’avec sa femme Simone


Depuis la confirmation en mars dernier par la Cour Pénale Internationale (CPI) de l’acquittement de Laurent Goudou Gbagbo, c’est avec joie et  impatience que la majorité des Ivoiriens ont attendu son  retour au bercail afin de traduire dans les faits la paix le pardon et la réconciliation tant voulus par le peuple ivoirien. Ce qui justifie la liesse de la population à travers tout le pays le 17 juin 2021, la date où M. Gbagbo a foulé le sol de sa terre natale. Une joie qui sera de courte durée.            

La première sortie publique de l’ancien chef d’État, Laurent Gbagbo depuis son retour en Côte d’Ivoire le jeudi 17 juin dernier était le dimanche dernier 20 juin 2021. Alors que le monde entier attendait avec enthousiasme les premiers actes forts pour la cohésion nationale, M. Laurent Goudou Gbagbo au contraire surprend négativement plus d’un en annonçant en cascade trois différents types de divorce avec sa femme et compagnon de lutte  Mme Simone Ehivet Gbagbo, notamment le divorce matrimonial, politique et religieux. Le retour de l’ex président Ivoirien qui était perçu comme une chance pour le pardon et la paix des ivoiriens et ivoiriennes suscite déjà des regrets et des divisions au sein de la population.
           

La toute première décision prise par le rescapé de CIP le dimanche 20 juin 2021 est le divorce religieux avec son épouse. Catholique au départ puis converti en évangélique par amour à la femme qui reste une fervente fidèle évangélique, Laurent Gbagbo retourne dans son sanctuaire catholique. Un geste qui démontre clairement qu’il n’y a plus d’amour ni du pardon entre Simone et Laurent.  L’amour est fini Gbagbo a changé de côté.
           

Laurent Gbagbo a ainsi repris le chemin de l’église pour la messe d’action de grâce à ses intentions le dimanche 20 juin dernier à la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan sans son épouse à son côté.
           

Catholique avant d’abandonner le clergé, Laurent Gbagbo a été baptisé dès son retour.
           

Un retour annoncé par le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan lors de la messe d’action de grâce pour l’ex-chef de l’État ivoirien après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lors de la crise ivoirienne de 2010-2011.
           

« C’est la fête des pères? « s’interroge le cardinal célébrant avant d’ajouter qu’ « il faut qu’on sente cela. J’ai décidé qu’un homme représente tous les hommes aujourd’hui. Je vais demander au président Gbagbo de me faire l’honneur. Je voudrais vous faire une grande annonce. Président Laurent Gbagbo, est ce que vous me le permettez ? «
           

Selon toujours le Cardinal, le président Laurent a été baptisé catholique. Mais dans son cheminement, un moment donné, a quitté l’église pour devenir évangélique. Et après ce petit tour chez les évangéliques, il s’est dit, non je reviens.
           

Très heureux pour son retour, Laurent Gbagbo déclare «Je reviens dans la religion dans laquelle j’ai été baptisé. Oui j’ai été baptisé en tant que catholique, j’ai porté le nom. Maintenant que je reviens, je veux être un catholique militant «. Âgé de 76 ans, Laurent Gbagbo marque ainsi son retour dans l’Église catholique qu’il a quittée il y a des décennies
           

Bien que le retour à l’église catholique de Laurent Gbagbo ne souffre d’aucune difficulté puisque le mariage œcuménique (entre fidèle catholique et protestante évangélique) et le mariage interreligieux (entre les adeptes de différentes croyances) sont acceptés dans le pays, l’on se demande pourquoi Simone était-elle absente à cette messe.  Il est vrai que tout citoyen est libre d’adorer son Dieu en tout lieu mais pourquoi poser cet acte si tôt au moment où il est plus attendu pour unir que  de séparer ? « Il se sépare ainsi de Simone et du clan évangélique. Ça aurait pu attendre quelques semaines mais il a choisi de poser cet acte au 3
ème jour de son retour en Côte d’Ivoire » analyse le politologue Sylvain. 

Comme pour répondre sans ambiguïté à ces interrogations, Laurent Gbagbo demande officiellement le divorce matrimonial d’avec sa femme Simone le jour suivant c’est à dire le lundi 21 juin 2021. Et pourtant le père célébrant avait invité Laurent à conduire le train de la réconciliation jusqu’à la gare de paix: « Alors en te donnant ce chapelet, je vous confie à la Vierge Marie, parce que le train de la réconciliation est sur les rails mais il faut que ce train aille jusqu’à la gare de la paix. La Vierge vous accompagnera jusqu’à ce que cela soit une réalité pour toute la Côte d’Ivoire «, a exhorté le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan. Malgré cet appel du prélat, le mari de Mme Simone Ehivet a maintenu son projet de séparation avec elle.
           

Marié en janvier 1989, le couple s’est rencontré en 1973 durant la période de clandestinité au sein de la Gauche ivoirienne.
           

Leur histoire commune a marqué la Côte d’Ivoire et sa vie politique. Ils ont enduré ensemble les années de braise sous Houphouët Boigny, à l’époque du parti unique. Ils ont également été dans l’opposition ensemble sous Henry Konan Bédié et ont accédé au pouvoir en 2000 après des décennies de lutte, lui comme président et elle comme Première Dame. 

Qu’ont-ils dit sur le divorce?

De retour dans son pays, dix ans après son extradition, l’ex-président Laurent Gbagbo a déposé lundi au tribunal d’Abidjan une demande de divorce après 32 ans de mariage et près de 50 ans de relations avec Simone Gbagbo. Le communiqué signé de son avocat Me Claude Mentenon, donne la raison de ce recours en justice en ces termes : «c’est en raison du refus réitéré depuis des années de dame Simone Ehivet de consentir à une séparation amiable que Laurent Gbagbo s’est résolu à saisir ce jour le juge des affaires matrimoniales du tribunal de première instance d’Abidjan d’une demande de divorce ».

L’avocat ajoute « qu’une séparation amiable aurait pourtant représenté la voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproques ». Il est par ailleurs indiqué dans le communiqué de Maitre Mentenon, qu’il ne sera fait aucun commentaire de cette annonce. C’est donc silence radio de la part de Laurent Gbagbo. Pour le moment Simone Gbagbo n’a pas encore réagi à cette annonce de son mari.  

Comment se sont-ils rencontrés ?


Laurent Gbagbo, professeur d’histoire de formation et militant radical de la Gauche ivoirienne, plusieurs fois emprisonné dans les années 1970, rencontre celle qui deviendra son épouse en 1973 dans le cadre de ses activités politiques clandestines. Simone, élève brillante de l’Ecole normale supérieure, elle est major de sa promotion lors du concours d’entrée au CAPES, faisait ses premiers pas dans le milieu politique à l’époque et Laurent Gbagbo était en charge de la cellule à laquelle elle appartenait. Ils ont fondé ensemble le parti clandestin FPI en 1982.            

Cependant des signes observés entre les deux époux  à l’arrivée de Laurent Gbagbo à Abidjan sont tout autres. D’avance Il a été dit que Simone Gbagbo n’était pas la bienvenue à l’aéroport pour accueillir son mari. C’est ce que regrettait son avocat sur les réseaux sociaux. Mais cela n’a pas découragé l’ex-première dame qui a posté un message sur sa page Facebook juste avant de se rendre à l’aéroport le jeudi 17 juin. « Je me rends à l’aéroport pour saluer cette victoire parce qu’elle ouvre de nouvelles perspectives heureuses.». Elle y est venue avec les 2 filles du couple. Elle a fait une rapide accolade a son mari avant d’être écartée du reste de l’entourage proche de Laurent Gbagbo pour le reste de la journée comme cela a été vu dans les vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux.

A son arrivée, Laurent Gbagbo était accompagné par Nady Bamba qui est présentée par beaucoup d’observateurs nationaux et étrangers comme son épouse. Cette situation intrigue beaucoup d’ivoiriens et divise les militants ainsi que les sympathisants du parti Front Patriotique Ivoirien (FPI). Des divisions qui confirment un troisième divorce entre M. Laurent Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo. Celle de la politique. La saisine d’un juge ce lundi ne laisse plus place au doute. Le divorce de Laurent et Simone Gbagbo, 2e vice pdte du FPI GOR, est consommé aussi sur le plan politique. Des dissensions révélée une première fois dès la fin 2018, à la mort du numéro 2 du parti, Aboudramane Sangaré. Laurent Gbagbo encore en prison, avait refusé que son épouse prenne l’intérim à la tête du FPI GOR.
           

En façade, l’épouse bafouée ne lui en avait pas tenu rigueur, appelant régulièrement à son retour, mais poursuivant son propre agenda. « Aujourd’hui, elle le laisse commettre des erreurs et engrange un capital sympathie » estime encore Sylvain N’Guessan. Quelles seront les conséquences de cette rupture sur l’avenir du parti ? Simone Gbagbo, membre fondatrice du FPI, à la légitimité historique, demeure très populaire parmi les sympathisants et militants, et ne semble pas avoir l’intention de raccrocher.
           

Arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan après une guerre civile sur contestation des résultats du second tour de la présidentielle, Laurent Gbagbo a été transféré fin novembre 2011 à la Haye devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
           

En fin mars dernier 2021, la CPI a confirmé l’acquittement de Gbagbo prononcé en 2019 de même que celui de Charles Blé Goudé, leader de la jeunesse.
 

Essibiou A.


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