Techniques d’investigation et cybercriminalité Des journalistes togolais formés à Kpalimé
Du 5 au 7 août dernier, le Conseil
National des Patrons de Presse (CONAPP) a organisé, en collaboration avec Reporters
Sans Frontières (RSF), un atelier de formation à l’endroit d’une
quatre-vingtaine de journalistes togolais sur les techniques d’investigation et
la cybercriminalité. Cette formation qui eu pour cadre l’Hôtel Cristal de la
ville de Kpalimé a pour objectif non seulement de renforcer les capacités des
professionnels des médias pour améliorer leurs prestations, mais aussi de
protéger la population à travers les sensibilisations sur les menaces et le
danger que constitue la mauvaise utilisation de l’internet et des réseaux
sociaux.
Selon
Tchagnao Arimiyo, président du CONAPP, « un journaliste qui ne
sait pas enquêter, ressemble à un opportuniste ». C’est la raison d’être
de cette formation en ce sens que le journaliste doit avoir pour socle,
l’investigation. A l’ouverture des travaux, le représentant du ministre de la
Communication, des Sports et de l’Education à la Citoyenneté et au civisme,
Ambroise KLEVOR, conseiller technique dudit ministère, a exprimé le soutien
indéfectible du gouvernement à ce genre d’initiative.
Pour
le représentant du ministre, « cette formation vise également à permettre
aux professionnels des medias d’être suffisamment imprégnées des ramifications
de la cybercriminalité en vue d’aider les citoyens à se prémunir contre ce mal
qui grandit avec l’évolution de la technologie et l’accessibilité croissante de
la technologie intelligente profitant de l’anonymat de l’internet ».
Durant trois jours, ces hommes et femmes des médias ont été à l’école des
méthodes et procédures d’une investigation journalistique sous l’encadrement de
l’expert en la matière, ASSAH Franck.
Ils
ont été outillés sur les différentes facettes de la cybercriminalité par le
Commissaire divisionnaire DEDJI Kodjo, premier responsable de la cellule de
lutte contre la cybercriminalité au Togo. Au sujet de l’investigation
journalistique qui consiste à révéler l’information cachée en se référant aux
moyens de la déontologie, M. ASSAH Franck a recommandé aux journalistes de
s’intéresser plus aux sujets orignaux d’intérêt public. Aussi les a-t-il
invités, pour mieux réussir leur mission, qui est la recherche de la vraie
information vérifiée et vérifiable, à être discrets, précis, courageux,
patients et à diversifier les sources d’informations crédibles. Le journaliste
d’investigation doit être également, indépendant vis à vis de tout le monde (la
croyance, le pourvoir, la politique, l’argent, l’émotion etc.).
Pour sa part, le Commissaire
divisionnaire DEDJI Kodjo a, dès l’entame de sa communication sur la
cybercriminalité, laissé entendre qu’il serait très difficile pour le
journaliste de mener une enquête sur la cybercriminalité. Car, selon lui, le
journaliste aura d’énormes difficultés à s’adresser à la direction de Google,
de Facebook, de Togocel, de Moov, etc, pour obtenir les informations sur un
client pour un problème donné. Ce qui n’est pas le cas pour les polices
judiciaires des Etats.
Au
Togo, la cybercriminalité se pratique plus à travers différentes sortes
d’arnaques telles que : l’arnaque d’héritage, d’envoi de conteneurs, œufs
de perroquet, aux noix d’argan, sèves de moringua, au « love tchat »
et autres. S’appuyant sur ces formes d’arnaques, le communicateur a expliqué et
démontré comment les arnaqueurs procèdent pour réussir leurs opérations via les
moyens modernes de communication. Il a, par ailleurs, démontré l’importance
indéniable du cyber et de l’internet ainsi que des réseaux sociaux dans tous
les domaines de la vie de nos jours, avant d’exhorter les bénéficiaires de la
formation à sensibiliser au maximum la population sur ces nouveaux systèmes de
vol.
A l’en croire, tout le monde peut être victime de la cybercriminalité,
c’est pour cette raison que le commissaire a sollicité une collaboration
étroite entre les journalistes d’investigation et sa cellule afin de démanteler
ces réseaux mafieux qui ne cessent de faire des victimes au sein de la
population.
Daniel
A.
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