Liberté d’expression : L’Assemblée nationale renforce la loi organique de la HAAC et édifie l’OTM sur ses prérogatives
Les députés étaient en 12ème séance
plénière de la 2ème session ordinaire de l’année sous la présidence de Yawa
Djigbodi Tsègan, Présidente de l’Assemblée nationale le mardi 23 novembre 2021.
Séance au cours de laquelle ils ont examiné et adopté à l’unanimité 2 projets
de loi. Il s’agit de se conformer aux dispositions et normes communautaires, en
ce qui concerne le 2è projet de loi adopté.
Le premier porte sur le projet de
loi organique modifiant la loi organique du 10 décembre 2018 relative à la
Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la communication HAAC. Le deuxième
autorise la ratification du traité portant modification des dispositions du
traité de l’UMOA du 20 janvier 2007 relative à la dénomination du conseil
régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF). Cette séance
a vu la présence des membres du gouvernement notamment les ministres Christian
Trimua, chargé des relations avec les Institutions de la République, Prof.
Akodah Ayewouadan de la communication et des médias et Sani Yaya de l’économie
et de finances.
En effet,
le premier projet de loi adopté, est une relecture partielle de la loi
organique relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la communication.
Il permet de raffermir la liberté d’expression, de rassurer les professionnels
des médias et de la communication et d’améliorer les rapports entre ces
derniers et l’instance de régulation des médias. Cette relecture balise ainsi
la voie au processus de renouvellement des membres de la HAAC.
L’autorégulation incombant à l’OTM,
la régulation à la HAAC et le judiciaire réservé au pouvoir judiciaire. Il faut
souligner trois points qui, aujourd’hui prennent un peu plus la lumière à
savoir la cohérence d’ensemble de la loi organique relative à la HAAC avec le
code de la presse et de la communication, l’harmonisation des compétences de la
HAAC avec celles des juridictions et la réorganisation de la composition ou la
désignation des membres de la HAAC.
D’après la
préoccupation de l’honorable Kouméalo Anaté, selon laquelle est-il correct que
les responsables de l’OTM puissent être candidats aux postes de la HAAC ? « Les
responsables de l’OTM peuvent être candidats car l’OTM n’est pas une
institution de la République. Mais une fois qu’un membre de l’OTM est élu comme
membre de la HAAC, il ne pourra cumuler les deux postes », a expliqué le
ministre Christian Trimua, commissaire du gouvernement.
« L’OTM
n’est pas habilité à apprécier l’éligibilité des candidatures à la HAAC. Cette
responsabilité revient à l’Assemblée nationale. Le rôle de l’OTM est un rôle de
secrétariat pour recevoir les candidatures et les soumettre à l’Assemblée
nationale. Concernant les recours, la première voie de recours s’exerce au
niveau de l’Assemblée nationale auprès de la présidente de l’Assemblée nationale
», a précisé Christian Trimua.
Les articles 5, 6, 11, 13, 31, 34,
46, 54, 62, 63, 65, 66, 67, 69 de la loi organique n° 2018-029 du 10 décembre
2018 ont subi des modifications de même que l’article 34 qui est abrogé.
S’agissant
du 2è projet de loi adopté par les députés, la reformulation permet d’assurer
une distinction entre le ‘’conseil régional’’ de l’Epargne Publique et des
Marchés Financiers et le ‘’conseil régional’’ de certaines collectivités
publiques locales et territoriales des Etats membres de l’UMOA.
« Je voudrais au nom du Président de
la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, du
gouvernement, et en mon nom propre, vous exprimer nos sincères remerciements
pour le vote de cette loi qui est l’aboutissement du processus de ratification
de la modification de la dénomination du CREPMF amorcé par les plus hautes
autorités de l’UMOA lors de la 20ème session ordinaire de la Conférence des
Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue à Lomé, le 30 juillet 2018 » s’est réjoui
le ministre Sani Yaya.
Le ministre a en outre rassuré qu’au
terme de sa ratification par tous les Etats membres de l’UEMOA, le traité de
l’UMOA aura pour effet de consacrer la nouvelle dénomination de l’organe de
régulation des marchés financiers de l’UMOA, en l’occurrence le ‘’Conseil
Régional » de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, qui deviendra ‘’
Autorité des Marchés Financiers » après 25 années d’existence.
Le Ministre
de la communication et des médias, Akodah Ayewouadan, quant à lui, a rappelé l’origine
de la nouvelle relecture de la loi.
«
Permettez-moi d’indiquer, que cette nouvelle relecture pour laquelle vous êtes
encore sollicités, trouve son origine dans la dynamique législative et
réglementaire imprimée par la feuille de route gouvernementale 2020-2025
notamment en son troisième axe, cette dynamique elle-même propulsée par les
changements progressifs qui bouleversent le secteur de la communication au
Togo, à savoir l’émergence de nouveaux médias, de nouveaux canaux, de nouveaux
vecteurs. Et de ce point de vue, la révision de la loi de 2004 s’est imposée en
vue de prendre en considération notamment la régulation de la presse en ligne
et de renforcer les pouvoirs de sanctions de la HAAC dans un contexte marqué
par la multiplication des délits de presse.
Aujourd’hui, renforcer la HAAC dans
son rôle d’organe indépendant de régulation des médias, chargé d’accompagner
les acteurs de la presse et de la communication tout en leur garantissant et en
leur assurant la liberté d’exercice de leur profession nous semble un
impératif. Et la relecture partielle voulue par le Gouvernement, porte le
témoignage de la solidité de l’existant. Elle a pour ambition de raffermir la
liberté d’expression » a t-il rassuré.
Daniel A.
0 Commentaire(s):
Laisser un commentaire