Le nouveau Premier ministre connu La perspicacité des défis qui attendent Mme Victoire Tomégah-Dogbé à la primature

En
nommant une femme, Victoire Dogbé, à la tête du gouvernement devant marquer
l’entrée dans son nouveau mandat, suite à sa victoire au scrutin présidentiel
du 22 février 2020, le président Faure Gnassingbé vient une fois encore de
créer l’événement. Au-delà des
spéculations suscitées par cette nomination, la première du genre au sein du
gouvernement togolais, le profil de l’heureuse élue, connue partout comme une
femme battante, augure de la mission qui sera dévolue au futur gouvernement
attendue dans les heures qui viennent. La nouvelle équipe gouvernementale sera
confrontée non seulement à la riposte contre la pandémie du coronavirus qu’elle
découvre au berceau mais aussi à la mise en œuvre pleine et entière dans le
même temps, du programme de société époustouflant vendu par le candidat Faure
Gnassingbé lors de la campagne électorale du dernier scrutin présidentiel
marqué par un volet social des plus ambitieux. Le non-moins ambitieux Plan
National de Développement, ne sera pas du reste. Pour l’heure, les commentaires vont bon train
sur ce qui a pu bien faire passer Mme Sidémého Victoire Tomegah-Dogbé de
‘’la Base’’ au sommet du futur gouvernement togolais.
Tel un coup de tonnerre dans un ciel
serein, est tombé dans le journal télévisé de 13 heures du lundi 28 septembre
2020, le décret présidentiel nommant l’ex ministre du développement à la base,
Victoire Tomégah-Dogbé, premier ministre chargé de la formation du futur
gouvernement togolais. Au sein des populations où l’événement est appelé de
tous les vœux depuis des mois, c’est un ‘’ouf’’ de soulagement. L’idée de voir
les choses s’accélérer dans les heures qui viennent n’est pas pour déplaire à
personne. Et pour cause.
Depuis la proclamation des résultats
officiels du dernier scrutin présidentiel, le pays est comme paralysé, du fait
de l’absence du gouvernement devant consacrer l’entrée du vainqueur de ce
scrutin dans son nouveau mandat et du contentieux électoral né de ce scrutin
qui attend d’être soldé. C’est dire que le nouveau premier ministre a fort à
faire pour pondre une nouvelle équipe susceptible de faire non seulement
redémarrer le pays mais aussi et surtout de répondre aux aspirations des
Togolais qui tiennent aujourd’hui en quelques mots : la fédération des
énergies autour de l’idéal de
développement. D’où la perspicacité du défi qui attend le nouveau premier
ministre qui doit tout faire pour prouver aux yeux du monde que la femme
togolaise peut facilement réussir là où les hommes peinent pour le faire.
Pour ce faire, Victoire
Tomégah-Dogbé doit trouver les mots justes et les gestes qui conviennent pour
faire renaitre la confiance entre les Togolais de tous bords politiques, en vue
de l’édification de la nation. L’abcès du contentieux électoral qui ne cesse de
plomber le pays dans tous ses compartiments, doit être crevé pour de bon.
En déclarant il y a quelques jours
que «Le Togo ne peut plus se payer le luxe de traîner une situation
conflictuelle qui dure depuis des années. Le prix payé est trop élevé» »,
Brigitte Adjamagbo-Johnson a tout dit.
La voie d’une réconciliation entre les fils de ce pays, vient d’être ainsi
balisée par ces deux petites phrases de cette figure emblématique de
l’opposition togolaise.
Sur le plan économique, la nouvelle
équipe doit se battre en vue de la mise en œuvre du Plan National de
Développement (PND) durement éprouvé par la pandémie au coronavirus. Il lui
incombe également la définition d’une stratégie de relance de notre économie
qui, aujourd’hui, ploie sous le poids splendide de cette pandémie qui contraint
toute la planète à des restrictions aux effets dévastateurs. Des moyens
conséquents doivent être mis à la disposition des entreprises de tous ordres
devant leur permettre le plein régime de leur fonctionnement.
Sur le plan social, les chantiers
ouverts sous le mandat précédent doivent se poursuivre en vue de trouver les
réponses requises aux problèmes de
santé, du chômage, de l’éducation etc. La théâtralisation de l’entrepreunariat
qui ne cesse de divertir la jeunesse togolaise de l’essentiel, doit cesser. Des
alternatives consistantes doivent s’offrir aux jeunes entrepreneurs en vue
d’une redynamisation du secteur.
Face à l’ampleur de la tâche qui
l’attend, le nouveau premier ministre ne doit pas se complaire dans son
fauteuil de cuir. Elle doit retrousser les manches pour susciter le déclic pour
le redémarrage du pays. Aujourd’hui, le Togo n’a pas besoin d’un chef de
gouvernement effacé, pauvre en initiatives, prompt à ouvrir et à clôturer des
séminaires et autres ateliers de formation et
surtout à ne s’exécuter que sur ‘’instructions personnelles du Chef de
l’Etat’’. Cette période de premier ministre-garçon de course est révolue.
Ce profil, ne manque pas au
successeur de Sélom Klassou qui n’est pas inconnue des Togolais, comme l’atteste
son parcours qui force l’admiration.
Née le 23 décembre 1959, le nouveau
premier ministre est une Gestionnaire de formation qui a fait en 2008, son
entrée au gouvernement Gilbert Houngbo pour occuper le portefeuille du
Développement à la Base, nouvellement créé. A ce poste, elle fera preuve de la
culture de l’excellence et d’une parfaite maitrise des dossiers constitue qui
lui permettront d’assumer avec brio les
attributions à elle dévolues. Comment peut-il en être autrement quand on sait
que cette native de Vo a officié au PNUD comme directeur des opérations et à ce
titre mené plusieurs missions de
restructuration dans plusieurs bureaux notamment au Sénégal, Mali, Mauritanie,
Guinée Equatoriale et au Burundi. Au Congo Brazzaville, au Burkina Faso puis au
Bénin, elle a occupé les fonctions de Représentante Résidente Adjointe du PNUD.
Nommée Directrice du Cabinet à la
Présidence de la République 15 Mai 2009 Mme Victoire Tomégah-Dogbé a coordonné des activités stratégiques et
opérationnelles de la Présidence. A ce poste elle a fait preuve d’une
collaboration agissante pour le triomphe de la vision du président de la
République. Ce qui lui a valu une nomination en 2010 à la suite de l’élection
présidentielle remportée par le chef de l’Etat, ministre du Développement à la
base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes dans le second
gouvernement du premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo. Elle conservera ses
fonctions ministérielles au sein du gouvernement jusqu’à sa nouvelle nomination lundi dernier.
Dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté et sur les orientations du
Président de la république, elle a lancé et mis en œuvre le concept de
développement à la base avec l’objectif de réduire la fracture sociale en
promouvant les principes de l’inclusion, de la participation, de la
responsabilisation et de l’autonomisation des populations.
Dans cette dynamique, elle a initié
et piloté des programmes de mobilisation communautaire, de renforcement des
capacités des groupements et communautés à la base et de filets de protection
sociale tels les transferts monétaires aux couches les plus vulnérables, les
cantines scolaires (PSAEG, PDC, FSB etc…)
Mme Tomégah-Dogbé
a également initié et mis en œuvre avec succès des projets visant l’inclusion
des femmes, des jeunes et des artisans notamment au travers du Fonds national
de la finance inclusive (FNFI). Plusieurs initiatives au profit de la jeunesse
sont à son actif notamment entrepreneuriat et la créativité des jeunes(FAIEJ,
Nunyalab), et des projets de renforcement de l’employabilité des jeunes autour
des secteurs porteurs (PAEIJ-SP), de volontariat (ANVT) qui connaissent un
grand succès auprès de la jeunesse avec la mise en place des maisons de jeunes
et de centres de ressources artisanales. A souligner aussi que
Mme Tomégah-Dogbé reste une cheville ouvrière du processus d’élaboration
du Plan National de Développement (PND).
Mariée et mère de trois filles, le
nouveau chef du gouvernement est doué à un haut degré des qualités nécessaires
pour accomplissement de sa nouvelle mission. Mme Tomégah-Dogbé est
titulaire d’une maîtrise en Sciences Economiques et Gestion à l’Université du
Bénin-Lomé, d’un Master en Gouvernance et développement à l’Université
Internationale Jones de New York (USA).
D. Legrand
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