Bras de fer entre le gouvernement et le SET : «Vous pouvez vous constituer légalement et rejoindre la table des discussions », Prof. Akodah Ayéwouadan

Le secteur
de l’éducation est depuis quelques temps perturbé par des mots d’ordre de grève
lancés illégalement par le Syndicat des Enseignants du Togo (SET). Pour dit il
exiger du gouvernement une prime mensuelle de 50.000 francs CFA pour tout
enseignant, une prime annuelle d’éloignement d’au moins 3000 francs CFA par km
et une allocation de mutation. Malgré les rappels sur l’illégalité de ces
grèves par le ministre de la Fonction publique et du dialogue social Gilbert
Bawara et son collègue des Enseignements primaire, secondaire Prof. Dodzi
Kokoroko, le SET a fait observer la grève les 24 et 25 mars dernier.
Ainsi pour
avoir observé des grèves que le gouvernement qualifie «d’illégale », 146
enseignants membres du SET ont été exclus de la fonction enseignante et sont
mis à la disposition de la Fonction publique. Dans un arrêté, le ministre
Bawara de la Fonction publique justifie sa fermeté par le fait que le «Syndicat
des Enseignants du Togo (SET), les enseignants visés ont continué à afficher
ostensiblement un mépris des lois en vigueur », et « continué à faire montre
d’une attitude de défiance envers l’autorité de l’Etat ». «Ces mesures
administratives sont sans préjudices des autres dispositions applicables en cas
de préavis» .
En dépit de ces sanctions, le
gouvernement qui fait toujours du dialogue le socle de sa politique
gouvernementale, reste encore ouvert à toute discussion avec tous les syndicats
légalement constitués. ‘’Le gouvernement est ouvert au dialogue depuis le début
et sa position n’a pas varié. L’éducation est au cœur de l’action
gouvernementale et nous discutons avec les acteurs’’, a réitéré le ministre de
la communication et des médias Prof. Akodah Ayewouadan avant d’inviter le SET à
se conformer à la loi et rejoindre la table des discussions. ‘’Vous pouvez vous
constituer légalement et rejoindre la table des discussions. Il n’est pas
nécessaire de chercher des subtilités dans le langage. Le Gouvernement ne
discutera pas le couteau sur la gorge’’.
Rappelons que le gouvernement dans
soucis de stabilité dans le secteur éducatif avait en toute responsabilité tenu
des discussions le 10 mars 2022, avec tous les autres acteurs du secteur de
l’éducation également reconnus, notamment les Fédérations des syndicats
d’enseignants, les Centrales syndicales, l’Union togolaise des associations des
parents d’élèves et d’étudiants (UTAPE), la Coalition nationale togolaise pour
l’éducation pour tous (CNT/EPT), les
représentants de l’enseignement confessionnel.
A l’issue des échanges,
un mémorandum d’entente a été signé. A travers ce mémorandum d’entente, tous
les acteurs ont reconnu avec satisfaction les efforts considérables déployés
par le Gouvernement pour répondre aux préoccupations et aux revendications des
enseignants, ainsi que les avancées et progrès tangibles enregistrés en matière
d’amélioration de la condition
enseignante, de la réforme et la modernisation du système éducatif.
A titre
d’illustration, nous pouvons citer :
- les
importants recrutements effectués ces dernières années et ceux programmés pour
cette année 2022 ;
-
l’adoption et la mise en œuvre du décret n°2018-130/PR portant statut
particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement ;
- les
revalorisations de primes et le maintien des privilèges et avantages
spécifiques dont bénéficient les enseignants ;
-
l’accroissement des appuis techniques et
subventions de
- l’Etat à l’enseignement confessionnel ;
- la mise
en place de School Assur ;
- la
suppression des frais de scolarité dans l’enseignement secondaire général et
technique et des frais d’inscription aux examens nationaux ;
- le
renforcement des équipements scolaires par la distribution de mallettes
pédagogiques, de matériels informatiques et de bureaux et de matériels de
laboratoires aux établissements scolaires ;
- le lancement
des travaux de construction de 30 000 salles de classes d’ici 2025, etc.
Également, conformément à son
engagement et pour consolider le climat d’apaisement et de sérénité dans ce
secteur fondamental qu’est l’éducation et la formation, le Gouvernement a
décidé de mettre en place un crédit exceptionnel de cinq milliards
(5.000.000.000) de francs CFA.
Ce fonds permettra d’améliorer de manière
substantielle la rémunération et le traitement des fonctionnaires enseignants
sur cinq ans, à compter de janvier 2021, d’accorder une aide aux enseignants
volontaires (EV) des établissements scolaires publics et d’améliorer
davantage les appuis que l’Etat accorde
à l’enseignement confessionnel.
Pour le bien de tous, il revient
véritablement au SET de se mettre au diapason à l’instar des autres syndicats
afin de retrouver sa place dans les discussions avec le gouvernement.
Essobiou A.
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