Bilan de la CAN 2022 : Ce qu’il faut retenir de cette édition au Cameroun

La CAN
2022, 33e édition du grand rendez-vous du football africain, s’est terminée
dimanche 6 février sur la victoire historique du Sénégal face à l’Egypte (0-0,
4 tirs au but à 2). Avant de refermer cette nouvelle page, retour sur les
principaux faits, événements et personnages qui ont marqué ce mois de
compétition au Cameroun.
Le
Sénégal enfin champion d’Afrique
Finaliste
malheureux en 2019, le Sénégal se présentait dans cette CAN 2022 avec le statut
de favori. Et il a connu un démarrage poussif avec une seule victoire et un
seul but marqué – sur penalty – lors du premier tour. Mais lorsque la phase à
élimination directe a commencé, les Lions sont montés en puissance
progressivement, sortant successivement le Cap-Vert, la Guinée équatoriale et
le Burkina Faso. Et au terme d’une finale accrochée, le Sénégal est venu à bout
de l’Égypte, la nation la plus titrée de la compétition (7 sacres). Après tant
de déceptions, les Sénégalais peuvent enfin exulter : ils règnent sur le
continent.
Le
Covid fait tourner les têtes
Le Covid a
été évidemment central durant cette CAN, mais entre les restrictions et mesures
annoncées, et pas toujours respectées, le bilan de l’impact du Covid sur la
compétition est forcément biaisé. Un exemple : lors de la finale
Sénégal-Égypte, des centaines de Sénégalais arrivés le jour même à Yaoundé
n’ont pas eu à présenter de test négatif. La polémique sur les joueurs
camerounais, jamais positifs, a aussi alimenté les débats au point que le
président de la Fédération de football camerounaise, Samuel Eto’o a été obligé
de réagir. « C’est malsain d’accuser le Cameroun de tricherie en manipulant les
tests Covid (…) Il faut comprendre que sous mon mandat, je ne pourrais pas
défendre une telle pratique (…) Je préfère perdre que de gagner en trichant »
a-t-il lâché
Vincent
Aboubakar, buteur déchaîné
Le
capitaine du Cameroun a été intenable durant cette CAN, ne restant muet que
face à l’Egypte en demi-finale. Vincent Aboubakar a marqué 8 buts, dont trois
doublés face au Burkina Faso à deux reprises et face à l’Éthiopie. L’attaquant
a fait mieux que le Sud-Africain Benny McCarthy et l’Égyptien Hossam Hassan,
qui avaient marqué 7 buts lors de la CAN 1998. Aboubakar est le deuxième
meilleur buteur de l’histoire sur une seule et même CAN après le Congolais
Ndaye Mulamba et ses 9 buts en 1974. Il égale l’Ivoirien Laurent Pokou, auteur
de 8 buts lors de la CAN 1970.
Sadio
Mané au top
Il était
attendu comme le leader d’un Sénégal candidat au titre. Et il a assumé son
rôle, surtout lorsque la phase à élimination directe a commencé. Joueur
accompli avec Liverpool, Sadio Mané touche désormais les étoiles avec la
sélection nationale. Auteur de trois buts et de deux passes décisives,
l’attaquant a failli être le héros malheureux de la finale avec ce penalty
manqué d’entrée de jeu. Mais l’histoire a basculé de son côté. Le n°10 a
maintenu le danger sur la défense des Pharaons pendant 120 minutes, et il ne
s’est pas défilé au moment de frapper le 5e tir au but décisif, celui qui a
sacré le Sénégal. Sadio Mané s’est ensuite vu décerner le titre de meilleur
joueur de cette CAN.
La
bide algérien
L’énorme
sensation de la CAN 2022 a été sans nul doute l’élimination de l’Algérie,
tenante du titre, dès le premier tour. Une énorme désillusion pour les Fennecs
qui visaient un deuxième trophée consécutif et qui étaient arrivés dans cette
Coupe d’Afrique avec une série de 34 matches sans défaite. Trois rencontres
après, les hommes de Djamel Belmadi repartaient de Douala sans victoire avec un
match nul face à la Sierra Leone (0-0) et deux défaites devant la Guinée
équatoriale (0-1) et la Côte d’Ivoire (3-1). Et surtout avec un jeu et un
engagement indignes des champions d’Afrique qu’ils furent en 2019 en Égypte.
Le
drame d’Olembé
Ce devait
être un simple match des huitièmes de finale entre le Cameroun et les Comores,
lundi 24 janvier dans le nouveau stade d’Olembé. La fête a viré à la tragédie
quand, une heure avant le coup d’envoi, l’ouverture imprudente d’une porte à
l’entrée Sud a conduit à un engorgement de spectateurs et à une bousculade
meurtrière. Huit personnes ont perdu la vie, dont un enfant de 6 ans. De
nouvelles mesures de sécurité ont été prises après ce drame, et aucun autre
incident n’a été déploré ensuite. Mais cette CAN 2022 restera marquée par cet
événement tragique.
Polémique
sur les stades
Cela a
commencé par un débat sur la qualité de la pelouse du stade Japoma de Douala
après la défaite de l’Algérie face à la Guinée équatoriale (0-1). Cela a fini
par une délocalisation d’un quart de finale et d’une demi-finale à Yaoundé. Le
tout sans une explication claire de la CAF qui a transféré les matches de
Japoma à Ahidjo, après le drame d’Olembé. Au mépris de toute une petite
économie qui avait misé sur la CAN et au grand dam des populations de Douala
qui ont vécu des affiches parmi les plus belles de la CAN comme Côte
d’Ivoire-Algérie, Égypte-Côte d’Ivoire ou encore Cameroun-Gambie.
La
sensation comorienne
Les Comores
n’oublieront pas leur première participation à la Coupe d’Afrique des nations.
Placés dans le groupe C avec le Maroc, le Ghana et le Gabon, les Cœlacanthes
étaient loin de partir favoris. Les défaites face aux Panthères et face aux
Lions de l’Atlas avaient compromis leurs chances de survivre au premier tour.
Mais les Comoriens ont réussi l’exploit de scalper les Black Stars ghanéennes
et d’arracher une place parmi les meilleurs troisièmes. Puis, en huitième de
finale, le Covid-19 a privé la sélection comorienne de gardiens de but : c’est
donc Chaker Alhadur, habituel défenseur, qui s’est installé dans la cage. Les
Comores ont joué avec beaucoup de cœur et de courage face au pays organisateur
et n’ont perdu que 2-1. Les Comoriens ont gagné le respect dans cette CAN. Et
au pays, ils ont été célébrés en héros.
La
révélation gambienne
Pour leur première participation à
la CAN, les Scorpions gambiens ont fait forte impression avec un parcours qui
s’est arrêté en quarts de finale devant le Cameroun (0-2). Avant, cette équipe,
modelée par le « druide » Tom Saintfiet, a surpris son monde en s’imposant face
à la Mauritanie (1-0), la Tunisie et la Guinée (en huitièmes). Fraîche, légère,
à l’image de son sélectionneur, la Gambie emmenée, par son buteur Musa Barrow,
son gaucher Ablie Jallow et son capitaine Pa Modou Jagne, est la révélation de
cette CAN 2022. Un gros exploit pour une équipe, restée sans victoire de 2013 à
2018, et 150e au classement Fifa, à l’aube de cette compétition. Chapeau!
Mukansanga,
une Rwandaise au sifflet
Elle
restera à jamais la première. L’arbitre rwandaise Salima Rhadia Mukansanga a
été la première femme à arbitrer un match de Coupe d’Afrique des nations (CAN)
lors de Guinée-Zimbabwe (2-1) lors de la troisième journée du groupe B. C’était
la première fois même qu’une équipe entièrement féminine arbitrait un match de
la CAN. Celle qui a pratiqué le basket « espère que beaucoup de filles et de
femmes vont profiter de ce moment pour venir vivre leur passion. » La suite au
prochain Mondial ?
Le
malaise de Janny Sikawze
Le 12 janvier, la Tunisie et le Mali
(groupe F) entraient dans cette CAN en milieu d’après-midi, sous le soleil de
Limbé. Alors que les Aigles menaient 1-0, la rencontre a pris une tournure
inattendue : Janny Sikawze, l’arbitre, a sifflé la fin du match à la 85e
minute. Face aux protestations, le Zambien a relancé les débats, avant d’y
mettre un terme à nouveau, et cette fois définitivement, quelques instants
après, alors qu’il restait du temps de jeu. La colère des Tunisiens n’y a rien
changé, le résultat a été entériné. Janny Sikawze a expliqué plus tard dans les
colonnes de L’Équipe avoir été victime d’un coup de chaud très grave sur la
pelouse : « À 5 minutes près, je pouvais tomber dans le coma, m’ont-ils dit à
l’hôpital. J’aurais pu rentrer dans un cercueil. »
Kamou
Malo, guide local
L’éternel débat entre les coaches
africains et européens s’est encore invité à la CAN 2022 et le sélectionneur du
Burkina Faso Kamou Malo a porté haut la parole des premiers. Pur produit local,
le technicien n’a entrainé que dans son pays d’où la fierté d’avoir conduit le
Burkina en demi-finales après avoir raté l’édition précédente. « La capacité
n’est pas l’apanage de l’Europe. Si on a la confiance de nos autorités, on peut
soulever des montagnes », a-t-il lâché à la veille de la demi-finale contre le
Sénégal. Il aura été le guide d’une équipe burkinabè au beau parcours malgré
les remous politique à Ouagadougou.
CAN 2022 Cameroun du 9 janvier au 6
février 2022 : l’équipe-type de la compétition avec quatre joueurs du Sénégal
Publié le lundi 7 février 2022 .
La Confédération africaine de
football a révélé l’équipe-type des meilleurs joueurs de la Coupe d’Afrique des
Nations 2022, remportée par le Sénégal. La sélection d’Aliou Cissé est en toute
logique la mieux représentée avec quatre joueurs : Edouard Mendy, élu meilleur
gardien de la compétition, Saliou Ciss, Nampalys Mendy et Sadio Mané,
l’attaquant de Liverpool ayant été désigné meilleur joueur. Finaliste
malheureux, l’Egypte de Carlos Queiroz est cité par Mohamed Abdelmonem, Mohamed
Elneny et Mohamed Salah. Le latéral droit du Paris Saint-Germain et du Maroc
Achraf Hakimi est également présent comme l’attaquant du Cameroun Vincent
Aboubakar, meilleur buteur avec huit réalisations et unique représentant du
pays organisateur, éliminé par l’Egypte en demi-finales avant de remporter le
match pour la troisième place aux dépens du Burkina Faso.
La
récompense de Macky Sall aux nouveaux champions d’Afrique
Après
le sacre de l’équipe nationale du Sénégal, les lions de la Teranga, un accueil
triomphal leur a été réservé.
Le désormais champion d’Afrique a
reçu les honneurs du peuple sénégalais mais aussi de leur président, Macky
Sall.
Ainsi en
témoignage de gratitude et au nom de la nation, le président a décidé de
remettre une prime spéciale de 50 000 000 francs cfa à chacun des membres de la
délégation et des joueurs qui ont ramené la coupe.
«les
joueurs et autres membres de la délégation officielle recevront chacun une prime spéciale de cinquante millions de
francs CFA (50 000 000 francs cfa), un terrain de 200 mètres dans la ville de
Dakar. En outre ils recevront chacun un terrain de 500 mètres carrés dans le
premier arrondissement de la nouvelle cité
à Diamniadio pour former la cité de la tanière en souvenir de ce premier
sacre à la CAN « a promis le nouveau
président de l’Union Africaine.
Au-delà de
ces primes, tous les joueurs et les membres de la délégation ont été décorés
1957 :
Égypte
1959 :
Égypte
1962 :
Éthiopie
1963 :
Ghana
1965 :
Ghana
1968 :
Congo
1970 : Soudan
1972 : Congo
1974 : Congo-Zaïre
1976 : Maroc
1978 : Ghana
1980 : Nigéria
1982 : Ghana
1984 : Cameroun
1986 : Égypte
1988 : Cameroun
1990 : Algérie
1992 : Côte
d’Ivoire
1994 :
Nigeria
1996 :
Afrique du Sud
1998 :
Égypte
2000 :
Cameroun
2002 :
Cameroun
2004 :
Tunisie
2006 :
Égypte
2008 :
Égypte
2010 :
Égypte
2012 :
Zambie
2013 :
Nigeria
2015 : Côte
d’Ivoire
2017 :
Cameroun
2019 :
Algérie
2021:
Sénégal
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